Parce qu’improviser est un acte artistique et politique et que la seule personne que vous pouvez modifier c’est vous !
Sébastien Chambres (il) – France
Cette séance est un partage de méthodes de travail pour traiter un propos en impro :
- par des choix d’interprète, pour être en accord avec mes convictions dans n’importe quel spectacle.
- par des spectacles que je mets en scène, pour traiter des propos que je souhaite aborder.
Je vous présenterai des méthodes, des supports de réflexion, et des choix artistiques. Parfois je vous mettrai un peu au travail pour découvrir vos propres engagements.
Nous ne pratiquerons pas d’improvisation au cours de cette séance. Pour la pratique : stage d’une semaine à Gouarek 2021.
Un contexte
Improviser est une pratique le plus souvent collective, ce qui fait que, par chance, par choix, ou par contrainte, nous sommes amené·e·x·s à aborder tout type de sujets de société. Parfois, nous ne sommes pas fier·e·x·s du résultat, et a posteriori, il nous arrive de nous dire « j’aurais dû dire ça » ou « j’aurais dû réagir ».
Racisme, sexisme, LGBTQIAphobie, précarité, vieillesse, violences, les premières idées qui viennent, négatives comme positives, sont souvent des stéréotypes galvaudés, doublés d’une morale maladroite. Nous pouvons choisir de nous faire confiance et de laisser nos réactions spontanées d’improvisateur·trice traiter ces sujets, ou nous pouvons y réfléchir, individuellement et collectivement, pour traiter ces sujets de manière plus complexe tout en respectant nos engagements.
C’est cette réflexion que je vous propose pour cette deuxième édition du Festival Latitudes.
Une réflexion sur notre interprétation : un engagement individuel
- Comment apporter dans la scène / dans un spectacle un sujet qui nous tient à coeur ?
- Comment réagir, lorsqu’un sujet est abordé dans une scène dans laquelle on joue ? dans une scène dans laquelle on ne joue pas ?
- Quelle influence puis-je avoir sur l’ensemble, en ne modifiant que mon propre comportement ?
- Comment agir / réagir sans apporter un malaise plus grand que la maladresse initiale ?
- Quel personnage choisir pour servir mon propos ? Et comment m’y tenir ?
- Comment servir un propos sans que ça ne soit le sujet ni de la scène, ni du spectacle ?
- …
Cette première réflexion sur l’interprétation apporte des clefs de lecture pour reconnaître des situations propices au traitement d’un propos. Tout reste possible à jouer, mais si la réflexion est uniquement individuelle, les sujets ne pourront pas être abordés en profondeur.
Une réflexion sur la mise en scène : un engagement collectif
Nous avons en improvisation tout un tas de codes et de pratiques, que nous accordons au début d’un spectacle : le type de transitions, le nombre de personnages joués par chaque interprète, le plan de feu, … pourquoi ne pas aussi convenir d’une écriture qui permette d’aborder des sujets complexes ?
- S’assurer d’une complémentarité de rôles
- Puiser dans des oeuvres écrites, livres, films, séries une inspiration et l’adapter à la scène d’impro
- Échanger au préalable sur les connaissances des un·e·x·s et des autres
- Comment se faire emmener dans des scènes dont on ne maîtrise pas le sujet, et s’éclater tout de même ?
- Comment travailler en groupe pour obtenir des résultats chocs, sensibles, qui sonnent vrai ?
- Que jouer après une scène choc ?
- …
Beaucoup de questions, et beaucoup de réponses différentes possibles. Il n’y a pas qu’une façon de faire, y réfléchir nous permet au contraire d’ouvrir le champ des possibles, et de montrer avec justesse de la violence, de l’injustice, de la révolte, de la légèreté, de la normalité, sans craindre de tomber dans une caricature.
Date : Dimanche 21 février 2021
Horaires (UTC+1) : 14h-16h30
Expérience requise : Pratique de l’improvisation en spectacle, animation d’ateliers
Nombre de places : 20
Lieu : Cet atelier se fera sur Zoom
Accessibilité : Accessible aux personnes déficientes visuelles